Avec 8 millions de tonnes de café commercialisés par an, le café est la deuxième denrée la plus échangée après le pétrole dans le monde avec prés de 500 milliards de tasses de café bues par jour. Même si le café est récolté au Sud, c’est le Nord qui s’enrichit et bien souvent au dos des cultivateurs de caféiers qui ne récoltent pas le fruit de leur travail. Au niveau boursier, les prix du café connaissent des fluctuations constantes et ces variations ne favorisent par l’aide au développement les pays producteurs.
C’est dans le cadre d’un commerce le plus équitable possible que différentes expériences sont étudiées en faveur des producteurs.
Le commerce et la culture du café, un marché inégal
Comment le marché du café s’organise-t-il ?
Le marché du café est largement dominé par 5 multinationales qui font exploser les profits annuels du commerce du café (on parle là de millions de dollars) : Sara Lee, Nestlé, Procter et Gamble, Kraft filiale de Altria , Tchibo.
On comprend que les petits producteurs subissent un commerce injuste surtout dû au fait qu’ils n’ont pas les structures adéquates et aucun moyen d’accéder au marché extérieur. Dépendant de firmes d’intermédiaires locaux qui proposent des tarifs bien trop faibles en faisant pression sur les négociants, les agriculteurs perçoivent des montants du commerce de leurs grains de café qui ne leur permettent absolument pas de couvrir leurs couts de production et de bénéficier d’un revenu digne pour vivre. Ces firmes maitrisent la filière café de l’achat aux petits producteurs à la torréfaction et la distribution aux pays riches.
Commerce équitable du café : un business qui rapporte
Qu’est ce que le commerce équitable ?
Le commerce équitable est une initiative qui vise à supprimer les intermédiaires et donner une rétribution plus juste aux petits producteurs de café par rapport aux grandes exploitations pour qu’ils puissent recevoir un revenu plus digne. Le but est d’acheter la production de café aux paysans à un prix plus juste , leur garantissant ainsi un revenu décent visant à l’amélioration de leurs conditions de vie.
C’est dans ce contexte que le café est devenu un des produits phares du commerce équitable. Les négociants se référant au label de commerce équitable ( Max Havelaar ) s’engagent à acheter le café vert à un prix minimum afin de soutenir les cultivateurs. Mais en 2008, les cours de la bourse de New-York ont été pratiquement identiques que ceux du commerce équitable donc ce qui fait que les négociants ont acheté le prix de café traditionnel et le café commerce équitable au même prix. En plus, ce commerce équitable étant lié à des labels, les frais ont été à la charge des agriculteurs , les prix d’achat des organisations équitables étaient souvent inférieurs à ceux du commerce du café traditionnel !
Les firmes continuent donc de s’enrichir sur le nom du commerce dit équitable et de l’agriculture biologique. N’étant de loin pas leur pratique dominante, ces grands groupes industriels n’ont qu’un objectif , celui de faire du profit. Un manque d’intérêt et de source de revenus pour les petits producteurs qui nuit gravement à l’entretien de leurs plantations caféières et à la qualité du café ; ce qui n’a pas pour effet d’inquiéter les plus grands commerçants internationaux du café en Europe et dans le monde.
Café issu du commerce équitable, pour quel prix !
Le café bio et équitable est plus cher que le café conventionnel souvent d’1 à 2 euros en moyenne. Une bonne raison d’augmenter le prix du café souvent décidé par les supermarchés eux-mêmes , en sachant que les petits producteurs ne toucheront certainement pas ce surplus. Ces euros multipliés rajouteront au CA des grandes multi-nationales qui détiennent le monopole.
Les plantations de caféiers bio, un secteur en pleine expansion
En 2010, la surface des plantations de café au niveau mondiale est estimée à presque 650 000 hectares. Le Pérou est le premier exportateur mondial de café bio suivi du Mexique et de l’Ethiopie. 50 % du café biologique vendu dans le monde a une certification “café équitable”.
Les coopératives au service du Commerce équitable du café
L’union fait la force
En vue de développer une filière la plus équitable, les coopératives et les associations ont un grand rôle à jouer. En France , on connait la Plate-Forme Française pour le Commerce Équitable (PFCE), Max Havelaar France, la Fédération Artisans du Monde, le réseau Minga…
Zoom sur le réseau Minga
Minga est une association créée en 1999, qui regroupe des citoyens et environ 80 structures professionnelles souhaitant promouvoir et pratiquer une démarche commerciale basée sur une exigence d’équité dans les échanges locaux ou internationaux. Pour Minga, l’équité c’est tout au long de la filière, du producteur au consommateur, en passant par les différents acteurs concernés (importateurs, transformateurs, distributeurs…), au sud comme au nord, à l’est comme à l’ouest.
Les membres du réseau Minga , sociétés et entreprises artisanales (dont la SALDAC avec qui nous travaillons étroitement au Pérou pour le café EL Palomar) œuvrent pour la promotion de l’artisanat et l’importation des produits payés à une valeur juste. Cela en étroite relation avec les communautés qui recherchent à développer l’agriculture paysanne dans le monde en vue de faciliter l’accès de leur production agricole et artisanale sur le marché européen.
La démarche SALDAC
SALDAC , entreprise française s’est engagée dans une démarche de commerce équitable depuis l’année 2000. Leur partenariat en France avec d’autres structures de commerce équitable (Andines, Terra Libra, boutiques du réseau Artisans du Monde et autres associations) s’est maintenant bien développé, en raison du sérieux et de la transparence de leurs projets. Leurs principes se basent sur le développement économique du commerce équitable, où ils essayent d’être le plus équitable possible à chaque étape de la filière, du producteur au consommateur.
Producteurs de Sanchirio photo Saldac SALDAC a commencé ses projets essentiellement avec la communauté de Sanchirio Palomar. Il s’agit d’une coopérative de petits producteurs de café, dans la province de Chanchamayo au Pérou, située sur le piémont amazonien des Andes centrales. Ce sont environ 40 agriculteurs qui sont associés en une ECOMUSA (Entreprise Communale de Services Agricole), l’Ecomusa Sanchirio Organic Coffee de son nom original.
Depuis décembre 2004, la Ecomusa s’est restructurée en coopérative, la C.A.F.E. (Coopérative Agricole de Fruits Ecologiques) Sanchirio Palomar et compte maintenant 80 membres. Une centaine d’associés en 2005 et environ, 140 en 2008.
Le but est donc d’aider cette coopérative à trouver un marché en France et en Europe, pour pouvoir y écouler une partie de sa production.
Au Pérou, pour mener à bien cette action de commerce équitable, SALDAC achète une partie du café directement à chaque producteur, en appliquant un prix juste, très supérieur aux cours mondiaux, sans passer par les intermédiaires locaux. Le marché local péruvien est effectivement soumis au monopole des intermédiaires et des exportateurs qui ne rétribuent pas de manière correcte les agriculteurs, en leur offrant un prix dérisoire qui ne couvre pas les couts de production.
SALDAC supervise la récolte, contrôle la qualité et l’élaboration du café, en collaboration avec les producteurs, créant ainsi des emplois au sein de la coopérative. SALDAC s’occupe aussi de l’exportation.
Travaillant étroitement avec la SALDAC, Misterbean , artisan torréfacteur propose le café du Pérou EL Palomar bio (certifié Ecocert ) et équitable, un café grain pur arabica d’altitude, digne d’un grand cru récolté par nos petits producteurs.
Nos sources :
http://blogs.mediapart.fr
http://www.saldac.com